Les outils collaboratifs vont changent
la manière de travailler des entreprises. Comme
des associations ou du secteur public.
La promiscuité, dit-on, engendre
le mépris et... les enfants. La proximité,
elle, engendre chiffre d'affaires et efficacité
opérationnelle. Comme les ventes et le fonctionnement
optimal sont parmi les principaux facteurs déterminant
le profit, on devrait exploiter toutes les possibilités
qui s'offrent à nous pour augmenter la proximité.
Et il en existe toujours de nouvelles.
Les entreprises qui exploitent principalement
la proximité géographique (commerce de
détail, coiffeur, etc.) sont en prise directe
avec leurs clients. Les connaissant personnellement,
ils ont évidemment un très haut degré
de réactivité qui leur permet de s'adapter
aux circonstances. La place prise par Halloween, phénomène
très récent en Europe, illustre par exemple
l'adaptabilité de l'offre du commerce de détail
dans un monde où, notamment en raison de la globalisation
et des nouvelles technologies de l'information, beaucoup
d'entreprises sont amenées à élargir
leur champ d'action géographique. Cette dématérialisation
a pour effet de réduire la proximité avec
les clients, puisque les opportunités de contact
personnalisé sont, bien sûr, réduites.
Les grandes entreprises l'ont bien
compris et un certain nombre d'entre elles ont trouvé
une parade. Même si elle n'est pas parfaite ou
absolue, elle permet non seulement de limiter les dégâts,
mais aussi de fidéliser les clients, de mieux
connaître leurs besoins, d'améliorer les
produits/services qui leur sont destinés, d'augmenter
les opportunités de ventes croisées («cross
selling»), d'accélérer la réactivité
de l'entreprise, ou encore de réduire le coût
du service à la clientèle. Des effets,
apparemment miraculeux, qui sont de nature à
faire saliver n'importe quel chef d'entreprise...
Cette «parade», toutefois
un grand défaut: son coût ne la met qu'à
la portée des entreprises fortunées, donc
plutôt les grandes. Ce n'est maintenant plus le
cas. N'importe quelle entreprise peut se l'offrir. Le
secret consiste à utiliser un «groupware»
sur Internet. Sans entrer dans le détail des
fonctionnalités multiples d'un groupware, signalons
qu'il permet notamment de:
- créer un «Forum» d'utilisateurs
(échange d'expérience ou de trucs entre
les utilisateurs, affichage d`opportunités
d'affaires ou de mises en contact, etc.); excellente
opportunité de mieux connaître ses clients...
- gérer de manière optimale et conviviale
le service après-vente (help desk, suivi des
réparations en cours, etc.)
- consulter ou sonder les clients (indice de satisfaction,
analyse de besoins, questionnaires, etc.)
- mettre des fichiers téléchargeables
à la disposition des internautes (par exemple
manuels d'utilisation, logiciels de mise à
jour, etc.)
- publier des photos ou des articles
- envoyer des messages aux personnes inscrites (opt-in
marketing, annonces de nouveaux produits ou mises
à jour, etc.)
Les possibilités d'exploitation
d'un tel outil, à des fins commerciales ou de
service à la clientèle, sont multiples.
Cisco a par exemple mis sur pied un forum d'utilisateurs
qui partagent entre eux leur savoir-faire et leur expérience.
Cela a créé une sorte de club ou «communauté»
d'utilisateurs qui y trouvent leur compte mais qui aident
aussi Cisco à identifier les soucis des utilisateurs,
leurs besoins, leurs désirs, les solutions que
les plus habiles ont trouvées pour faire face
à certaines situations, leur degré de
satisfaction, les trends naissants, etc. Cisco se sent
ainsi beaucoup plus proche de ses clients et dispose
d'un axe de communication très bien ciblé
pour atteindre son public-cible. Cette proximité
est évidemment source d'avantages concurrentiels,
mais aussi de loyauté. Qui dit fidélisation
des clients, dit chiffre d'affaires...
Si les avantages retirés de
la proximité des clients sautent aux yeux, le
groupware peut aussi être utilisé de manière
très performante au niveau de la collaboration
entre les membres d'une entreprise. C'est d'ailleurs
dans ce contexte que je l'ai personnellement utilisé
la première fois, l'exploitation du groupware
au niveau clientèle, s'étant faite dans
un deuxième temps. Il est particulièrement
utile pour gérer des projets de groupe, notamment
pour ceux qui ne se trouvent pas au même endroit.
La gestion de projet à distance par des groupes
virtuels est d'ailleurs très difficile si on
ne fait pas appel à un groupware.
Les étudiants de HEC Genève
l'ont bien compris puisque le groupware leur permet
de réduire la fréquence des réunions
pour les travaux de groupe. Le groupware apparaît
donc comme un des antidotes les plus efficaces pour
lutter contre la «réunionnite» aiguë.
Cette maladie est non seulement contagieuse mais manifestement
trop répandue dans les organisations. Le groupware
ne permet, bien sûr, pas de supprimer toutes les
réunions. Mais, bien utilisé, il conduit
à réduire leur nombre et leur durée.
Sachant ce que coûtent les réunions en
francs, en temps, en mauvais sang ou en frustration,
il est facile de constater que l'amortissement du coût
du groupware est presque instantané, en tout
cas avec la solution de groupware que j'ai mise en place
dans mon entreprise.
La démo
pour les nuls
Pour ceux qui souhaitent voir à quoi ressemble
un groupware, j’ai préparé
une démonstration sur le site http://www.getratex.ch/demogroupware.html
: elle ne contient pas toutes les fonctionnalités
possibles mais suffisamment pour se faire une
idée.
J’y ai inclus quelques histoires drôles
pour agrémenter la visite…accessible
avec le code d’accès « Booster
» et le mot de passe « innovation
».
|
Un des avantages importants est de
donner la possibilité à des groupes de
travailler de manière asynchrone, c'est-à-dire
non simultanée. Les différents participants
peuvent contribuer au travail de groupe sans avoir besoin
de le faire en même temps. C'est non seulement
un gain de confort mais aussi d'efficacité car
on ne doit pas renoncer à la contribution de
celui qui n'est pas disponible le jour prévu
pour la «réunion». La dimension asynchrone
est certainement une des causes de succès de
l'e-mail et du SMS. Très performants pour des
relations bilatérales, ils sont peu adaptés
aux besoins des groupes. D'où la nécessité
d'utiliser un outil complémentaire, le groupware.
Un coût de mise en œuvre
modeste met aussi le groupware à la portée
de tout le secteur non lucratif (les associations, clubs,
organisations caritatives, etc.). Il permet en effet
d'augmenter les opportunités de communication
avec et entre les membres. Compte tenu des agendas de
plus en plus chargés, beaucoup d'organisations
à but non lucratif ont de la peine à réunir
leurs membres, notamment pour les travaux en commission.
Le groupware permet de surmonter cet obstacle. Il donne
aussi la possibilité de consulter les membres
pour orienter la stratégie ou encore de leur
permettre de communiquer entre eux. Le but n'est pas
de remplacer les occasions de contact, qui sont une
véritable source d'enrichissement personnel (lorsque
ce n'est pas une source de conflits...), mais de les
compléter par un moyen de communication supplémentaire.
Au même titre que le téléphone n'a
pas remplacé les rencontres: il les complète.
Les entreprises commerciales ou les
organisations associatives ne sont pas les seules à
pouvoir profiter des avantages du groupware. Le secteur
public peut bien évidemment en tirer parti de
la même manière que le secteur privé,
car l'efficacité et la proximité avec
les usagers sont aussi des facteurs-clés de succès.
Le fait que, pour les secteurs public et privé,
la finalité le profit soit différente
est sans importance. Ce qui compte c'est de faire ce
que l'on a à faire au meilleur coût et
de manière à obtenir la satisfaction optimale
des usagers/clients. Le groupware y contribue de manière
évidente.
Pour tirer le meilleur parti de tous
les outils, il faut savoir les utiliser à bon
escient. Certaines utilisations, notamment au niveau
collaboratif, ne créent pas de difficultés
significatives. David Sadigh, Associé d'IC Agency
à Genève, une société qui
aide les entreprises à exploiter les ressources
Internet au niveau du marketing et de la business intelligence,
souligne bien que «les avantages retirés
du groupware auprès des clients peuvent être
démultipliés par une bonne synergie avec
la stratégie commerciale de l'entreprise.»
Parmi les clients d'IC, figurent des organisations aussi
complexes et performantes que l'UBP, SGS ou Nespresso.
Cela confirme que si les professionnels ont recours
à des experts, ceux qui veulent augmenter leurs
chances de succès, ou qui manquent d'expérience,
devraient aussi y faire appel pour en tirer le meilleur
parti.
Maintenant que le groupware est devenu
accessible aux moins fortunés, j'ai la conviction
que cet outil collaboratif va très prochainement
faire partie de la panoplie de base, comme l'e-mail
ou le téléphone portable, des personnes
amenées à traiter avec des clients ou
à faire des choses en groupe, en tout cas certaines
d'entre elles... Ce n'est pas un hasard si Oracle a
fait de sa «Collaboration Suite», qui est
un groupware très puissant, un véritable
cheval de bataille. Pour ceux qui veulent développer
la proximité avec leurs clients et entre leurs
collaborateurs, le groupware abordable est certainement
une opportunité à saisir.
Rapha�l Cohen Consultant et entrepreneur, UniGe |